[Celle qui avait des idées bien arrêtées]

Lors d’un marché, j’ai été assez étonnée par le comportement d’une passante.

Elle arrive à mon stand, observe mes créations, puis sans crier gare, me dit : « Je ne vais pas pouvoir vous intégrer dans ma boutique, vos créations ne correspondent pas du tout à mon concept. »

Sur le coup, je me suis demandée ce qu’elle me racontait… je ne lui avais rien demandé ! Elle poursuit : « Et en plus, vos créations sont trop chères pour ma boutique. Vous devriez vraiment essayer de trouver des astuces pour baisser vos prix. Par exemple, vous pourriez utiliser des tissus de récupération, à Emmaüs vous y trouverez de super prix ! »

Je lui ai alors expliqué que la matière ne représente qu’une petite partie du prix, que la majeure partie correspond au temps de travail. Il était hors de question que je brade mon travail.

Je lui ai également précisé que mon concept repose sur le tissu japonais 🇯🇵. Si je me tournais vers des tissus de récupération, ce ne serait plus du tout le même univers.

Devrais-je changer complètement mon concept, abandonnant mes créations en tissu japonais pour me lancer dans des créations en tissu de récupération, juste pour entrer dans sa boutique ? Une boutique que je ne connaissais même pas et qui m’intéressait de moins en moins…

Elle est partie en me disant qu’elle y réfléchirait encore et qu’elle repasserait plus tard si elle changeait d’avis. Bien sûr, elle n’est jamais revenue, et de toute façon j’aurais encore décliné sa proposition.

💬 Et vous, avez-vous déjà été confronté à une situation où quelqu’un a jugé vos choix sans comprendre votre démarche ? Comment avez-vous réagi ? Partagez vos expériences !

[Avis Google]

Commande reçue rapidement dans un envoi soigné. Les pochettes pour livre de poche sont magnifiques ! Je vais repasser commande pour en offrir à Noël : cadeau pratique, original et de très bonne qualité, je vais faire des heureux !

[Pourquoi laisser les ventes se faire naturellement ?]

Dans les boutiques où mes créations sont en dépôt-vente et où les artisans assurent des permanences à tour de rôle, j’ai parfois été confrontée à des attitudes qui me laissent perplexe.

Comme mes créations plaisent et que mes ventes se font naturellement, certains artisans pensent qu’il est normal de « détourner » les clients de mon stand, sous prétexte que je « vend déjà assez ». Voir même, à rediriger ces clients vers leur propre stand, car eux, ils ne vendent rien. Comme ça, « c’est chacun son tour » !

Il m’est aussi arrivé de me retrouver avec un stand plus petit où mal placé, sous prétexte que « je n’ai pas besoin de la même visibilité que certains ».

Mais ces raisonnements sont-ils justes ?

Comme tout le monde, à mes débuts, je ne vendais pas beaucoup. Mais au lieu de m’en prendre aux autres, j’ai travaillé sur moi-même en développant ma gamme, en me différenciant pour sortir du lot et en répondant aux attentes de mes clientes. C’est ce travail constant qui fait que Luunka fonctionne aujourd’hui. Si j’avais choisi la jalousie ou la facilité plutôt que la remise en question, je n’en serais pas là.

Pour ce qui est du « chacun son tour » : dans un monde utopique ce serait formidable. Mais nous ne vivons pas chez les Bisounours (à mon grand regret !). Bien que je sois d’une nature bienveillante et compréhensive : je ne tends pas la main à ceux qui me piétinent dès qu’ils en ont l’occasion.

De même je me questionne : oui, théoriquement c’est bien de partager les ventes !

Mais si je vends, c’est peut-être aussi parce que je travaille beaucoup depuis mes débuts, que j’ai l’intention d’en vivre ET dignement, que je m’en donne les moyens en me remettant continuellement en question et en me lançant corps et âme dans mon activité ?

Alors dois-je être mise au même niveau que celui qui n’a pas ou ne veux pas faire ce travail de fond ? Dans ce cas, n’est-ce pas injuste envers-moi si l’on privilégie cette personne à mon détriment ?

Au final, peut-être est-il plus sain de laisser les ventes se faire naturellement ?